« Qui parle gascon » ?
Le gascon est un idiome doté d’une grammaire, avec sa propre syntaxe, à ne pas confondre avec le patois qui est la déformation d’une langue. Nombreux sont ceux qui ne connaissent pas d’autre langue, pourtant, en1620la langue française est déclarée obligatoire dans les actes officiels. Mais le gascon résiste et se porte bien, même quand la Révolution décide que les langues vernaculaires sont «les derniers lambeaux de la féodalité et monuments de l’esclavage». En1880elle est proscrite dans les écoles. Nos anciens se souviennent d’instituteurs occitans interdisant à leurs élèves de parler « patois » même à la récréation, sans doute, dans le louable souci de leur ouvrir le monde, mais pourquoi doivent-ils y perdre leurs racines ? Pourtant, en1903, notre évêque écrit à Émile Combe qui impose le catéchisme en français : « Nombre d’enfants dans nos paroisses ignorent le français ou ne le connaissent pas assez pour recevoir dans cette langue l’instruction religieuse ».Ce n’est qu’après la Première Guerre mondiale que les curés de nos campagnes cessent de prêcher en gascon.
Aujourd’hui, les rares écoles gasconnes, telles les Calendretas, refusent des élèves. De nombreuses structures, comme l’Académie gasconne, s’investissent dans le sauvetage de la langue. Toutes ces bonnes volontés permettent d’espérer que le gascon ne deviendra pas une langue morte, mais s’il est considéré obsolète dans notre monde pressé, que va-t-il advenir de cet héritage ?
Le chàfre
Si vous souhaitez mieux connaître un Landais, demandez-lui son chàfre ce sobriquet permet de reconnaître une appartenance à une famille, à un groupe ou une particularité. Il prend souvent le pas sur le patronyme officiel qu’il accompagne jusque sur les listes de recensement : en1880, Jean Maubourguet est dit « Lili », Antoine Duprat « Poulet », etc.…
La toponymie
Ibères, Celtes, Ligures, Doriens, Romains, divers Goths, Germains, sans oublier le rapide passage des Maures et des Anglais, tous laissent après eux des noms de lieux dont le sens nous éclaire sur leurs activités. Mais selon que l’on considère que le mot est d’origine latine, germanique ou basque, le sens en est différent, ce qui génère quelques batailles d’experts. Il faut aussi tenir compte des erreurs de graphie dues à un tabellion myope, les patronymes déformés sur une même lignée sont légion. Une sage prudence s’impose donc : les interprétations proposées ici ne sont que des propositions. Le tableau suivant répertorie les rues et lieux dits de la commune en cherchant à mieux comprendre le paysage à travers eux.